Le Verteillacois ancien terroir viticole

Les paysages changent au cours des siècles. La preuve : autour de vous un village viticole de 7 maisons, véritable pépite économique au 19ème siècle… En 1875, autour de vous que des vignes…

La vigne et la vinification du raisin ont pris naissance au pied des monts du Caucase il y a plus de 6000 ans. Elles se sont ensuite propagées peu à peu par la Mésopotamie, l’Egypte, la Grèce, l’Empire romain jusqu’à la Gaulle où nos ancêtres sont passés, sans problème, de la cervoise au vin.

Le déclin de l’Empire romain puis sa chute au 5ème siècle entraîna une très grave crise économique qui faillit causer la disparition de la vigne sauvée, en fait, par les ordres religieux, le vin faisant partie essentielle de la célébration de l’eucharistie pendant la messe. Ce sont d’ailleurs des archives de différentes abbayes qui font état, pour la première fois au 10ème siècle, des vignes du Verteillacois.

La qualité des sols argilo-calcaire de cette région ont permis alors un développement rapide de cette culture. Ce sont les seigneurs locaux disposant d’une main d’œuvre abondante et de vastes domaines, qui ont pris le relais des religieux. C’est la naissance des châteaux viticoles de Jaurias, La Vassaldie, Gaillard, La Ligerie, Clauzuroux, le Bourbet, le Sourbier, le Tranchard et La Meyfrénie pour ne citer que les principaux. Le Prieuré des Dames de Fontaines et la Commanderie des Templiers de Soulet sont toujours présents.

Au début du 18ème siècle lors de la « petite période glaciaire » qui vit le vin gelé dans les verres à Versailles, le climat plus clément du Verteillacois permis d’approvisionner la partie nord de la France en céréales et en vin ce qui donna un spectaculaire essor économique local. Cette situation perdura jusqu’au milieu du 19ème siècle. Les vins étaient vendus jusque dans la Creuse en passant par le Limousin. La carte de la région publiée par Pierre de Belleyme en 1783 montre l’importance du vignoble Lors de la publication du premier cadastre en 1825, le Verteillacois comptait 2352 hectares de vigne ! Avec la crise du phylloxéra qui débuta en 1875, la culture de la vigne fut quasiment anéantie. En 1913 le Verteillacois ne comptait plus que 422 hectares de vigne. La 1 ère guerre mondiale, puis l’arrivée par le train des vins bon marché du Midi de la France, ainsi que la désertification des campagnes acheva la quasi disparition de cette culture.

Enfin, la mise place de la ligne de démarcation par les Allemands le 20 juin 1940 eu comme dégât collatéral la disparition totale de la vigne. En effet, les parcelles de vigne souvent reparties des deux côtés de cette nouvelle frontière ne purent être travaillées pendant plus de deux ans et disparurent définitivement.

M. V.

Source : Le Vin de Rossignol et des Environs – Michel Vergnaud

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