Dès le début du mois de juillet 1940, les Allemands réquisitionnent le château de Gandillac, à Saint-Martial Viveyrol, pour s’y installer, conformément à leur habitude d’occuper des lieux remarquables en signe d’affirmation de leur puissance et de leur autorité sur les territoires occupés. Une quinzaine de douaniers, rompus à toutes les arcanes de la fraude et de la contrebande, les y remplacent à partir du mois de février 1941.
C’est du château de Gandillac que partent les Allemands qui occupent pour la journée le poste de contrôle de la Tannerie, situé sur la Sauvanie, où qui assurent la surveillance de la ligne de démarcation par des patrouilles.
Les passages clandestins d’hommes et de courriers, fréquents, sont pistés et sévèrement réprimés par l’occupant qui n’hésite pas à tirer sur les contrevenants. Ainsi, le 18 mai 1941, des douaniers allemands font des sommations, tirent en l’air, puis ouvrent le feu en direction de deux jeunes hommes qui viennent de franchir la ligne au lieu-dit l’Epine-Basse, près de Verteillac. L’un des deux rebrousse finalement chemin vers la zone occupée pendant que l’autre poursuit sa route.
Les personnes qui sont arrêtées en franchissant clandestinement la ligne de démarcation dans le secteur sont conduites puis interrogées au château de Gandillac. L’issue de l’interrogatoire varie selon la nature et l’importance du délit commis : les contrevenants sont relâchés après une sévère réprimande ou envoyés purger une peine de prison à Angoulême allant de 8 à 12 jours pour les délits considérés comme les plus mineurs. Les peines sont beaucoup plus lourdes, de plusieurs semaines à plusieurs mois, voire à plus d’un an dans les cas ou les accusés sont convaincus d’être des passeurs réguliers, voire « professionnels » de la ligne. Pourtant, malgré le danger qui est bien réel, les traversées illégales sont quotidiennes.
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