L’armée française, limitée à 100 000 hommes par les autorités allemandes, est présente sur la ligne de démarcation à partir du début du mois de juillet 1940.
En Dordogne ce sont essentiellement des compagnies du 26e Régiment d’Infanterie, une unité de l’armée d’armistice repliée de Nancy, qui sont chargées d’assurer sa surveillance.
Des postes de contrôle sont implantés à quelques dizaines ou centaines de mètres des postes allemands, l’intervalle constituant une zone neutre parfois nommée par les militaires zone « du marché noir ». Ces postes sont équipés d’une guérite pour les sentinelles et d’une barrière comme on peut le voir pour celui qui était installé dans le bourg de Verteillac ; ils sont plus sommaires que ceux occupés par les Allemands qui disposent de beaucoup plus de moyens.

Les prérogatives des militaires français se limitent au contrôle de l’identité des personnes qui entrent ou sortent de la zone non occupée, à l’autorisation ou à l’interdiction du passage de matériel, de marchandises ou de bétail, à exercer des patrouilles et à accueillir et protéger les fugitifs français. Les soldats surveillent également les activités de marché noir, informent le commandement de l’activité des postes allemands et relèvent tous les incidents « de frontière » entre les deux parties.
Dans les faits, les soldats puis les douaniers allemands à partir de février 1941 provoquent leurs homologues français et font régulièrement des incursions en zone non occupée dans le but d’appréhender un fugitif ou de surveiller les postes français.
Concrètement, les moyens dont disposent les militaires français sont largement insuffisants pour mener à bien leurs différentes missions. Ils ne disposent que de rares fusils et leurs seuls moyens de locomotion sont la marche ou le vélo.
Au niveau local, l’intégration des soldats français dans la vie des villages est forte ; nombre d’entre eux aident régulièrement les habitants aux travaux des champs tandis que ces derniers leur fournissent les denrées fraîches qui améliorent leur ordinaire. Cette proximité des soldats avec les habitants durant plus de deux ans se concrétise par de nombreux mariages dans les communes traversées par la ligne de démarcation.
Réalisé par Dayries SAS